Profils de voyageurs : il faut désormais tenir compte des personnalités et des idéaux

Historiquement, les profils de voyageurs étaient essentiellement segmentés et croisés en fonction de critères d’âge, de revenus, de classe sociale, de niveau d’étude ou de l’origine sociale, ethnique ou géographique. Aujourd’hui, ces critères socio-économiques perdent en pertinence comme le montrent de récentes études, notamment celle d’Ipsos en 2016 pour TripAdvisor, celle visionnaire réalisée par Amadeus en 2015, ou encore la toute récente d’Euromonitor International analysée en mars.

3 « nouveaux » profils de voyageurs

De la lecture et de la combinaison de ces différentes études ressortent de nouveaux profils de voyageurs, où les attentes liées aux personnalités, aux idéaux et aux valeurs imposent de nouveaux critères de segmentation. Une évolution qui, bien évidemment, impacte les approches marketing et commerciales à développer du côté des acteurs du tourisme. Voici, à titre d’illustration, 3 nouveaux types de voyageurs à chouchouter au plus vite…

• Les aventuriers hyperactifs

Certes, le baroudeur a toujours existé, mais des émissions comme Koh-Lanta ont créé une nouvelle génération d’aventuriers prête à payer pour en baver. L’avantage : on peut les emmener partout, y compris dans des lieux hautement touristiques, du moment qu’il y a de l’effort au programme. Par exemple, aux temples d’Angkor, mais à VTT, ou dans les îles croates, mais en canoë.

Les offres à leur proposer doivent donc intégrer des équipements sportifs, même si la forêt amazonienne ou le Machu Picchu à pieds leur conviennent également. Avec eux, il est facile de marger sur l’hébergement : ils raffolent des bivouacs et des hamacs entre deux palmiers. A leur vendre aussi : une nuit dans un bel hôtel avec douches chaudes avant de reprendre l’avion, pour le confort olfactif de leurs voisins de siège. De plus, ils partagent les valeurs de respect de l’environnement : toutes les offres d’écotourisme sont faites pour eux.

• Les hyper-connectés

Très influencés par les réseaux sociaux et influenceurs en retour, ces nouveaux voyageurs sont à capter… sur les réseaux sociaux. Plus que faire des voyages, ils veulent surtout vivre des expériences originales et immédiatement partageables sur les réseaux ! Pour eux, il faut concocter des offres en dehors des sentiers battus : visite de la tour Eiffel la nuit, déguisés en personnages de Manga, par exemple. Aux tours opérateurs de faire marcher leur imagination, en pensant « buzz » évidemment. Coté hébergement, ils font majoritairement leur choix sur les plates-formes de type Air B&B ou Booking, c’est donc là qu’il faut être, avec de bonnes notes, bien sûr. Par ailleurs, ils traquent les bons plans, comme les réductions « famille » ou « groupe d’amis », et aussi les expériences high-techs comme en proposent certains musées ou lieux touristiques, grâce au numérique.

• Les zens

Exacte contraire des hyper-connectés, les zens en rejet préfèrent voyager dans des lieux authentiques. A ces voyageurs avides d’éthique et adeptes du bio, il faut proposer des excursions en très petit groupe dans nos montagnes ou dans des déserts, ponctuées de vraies rencontres avec des autochtones : villageois, bergers, artisans, cultivateurs, avec possibilité de goûter des produits faits-maison. Ils préfèrent être hébergés dans des fermes-auberges, des gîtes ruraux ou des petits hôtels intimistes, sobres et calmes. Des offres packagées intégrant des activités de bien-être de type marche à pied, méditation ou yoga sauront les séduire.

Catherine Terrand